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Nico

J'ai rencontré un peintre - il s'appelle NICO.

Ne cherchez pas une biographie du peintre français contemporain Nico, elle n'existe pas. L'homme ne raconte rien de son histoire. À peine peut-on évaluer son âge, la quarantaine. Comme il le dit lui-même: «Je suis tantôt vieillard, tantôt gamin».

Il se reconnait dans ce que Kijno, en 1962, écrivait dans son carnet:

«La peinture est un métier qui tue, d'une façon ou d'une autre il faut y laisser sa peau. Ce n'est pas un divertissement pour gens bien élevés. Je sais me battre et je n'ai de leçon à recevoir de personne sur ce plan là: depuis mon enfance c'est mon état naturel. Mais si mon combat avec la toile est violent, il n'a d'égal que ma tendresse, celle que je porte aux hommes, aux astres, aux pierres.»

Son bagage est fait d'excès - excès de sentiments, excès de tendresse et de violence, de toutes les violences, mêlées. Il est resté une quinzaine d'années enfermé entre les quatre murs de son atelier: croûtes ou chefs d'ouvres ? Quelques centaines de toiles perdues, détruites, balancées au feu pour tout bilan.

Mais depuis, il a rouvert son atelier et s'est mis à peindre rouleau de toile sur rouleau de toile: rien ne semble pouvoir arrêter sa puissance et sa fécondité.

Sa peinture figurative ne s'apparente à aucune autre, on pense reconnaitre les influences de Matisse, Goya, Motherwell, Rubens, Bacon, Gorki, Ingres, Van Gogh.. c'est du NICO, résolument. Il aime détourner les sujets, les réinterpréter, s'inspirer des mythes et des légendes. Il continue l'histoire de la peinture. Les questions existentielles, les écrits, autant littéraires que philosophiques, sont la nourriture de sa réflexion. Ses réponses et ses révoltes seront ensuite jetées sur la toile.

Car il la maltraite, la toile, il la piétine de ses savates, la travaille toujours debout ou accroupi, jamais de face, toujours d'au-dessus. Le combat il connaît. D'ailleurs Nico s'était confronté avec la boxe. La boxe c'était les coups. En 2004 il lui tourne le dos. La violence n'est désormais plus ressentie comme un impact mais comme une poussée: Il est alors fasciné par les sumotoris, parabole de l'homme ici-bas et du peintre: sur sa surface le combat cesse d'être dehors pour s'installer en dedans. Il n'y a plus mutilation mais une destruction par l'intérieur: pour être, le sumotori travaille à se démolir.

Mais Nico sait aussi espérer. Il peint dans tous les azimuts des maternités, des piétas, des guérillas, des saints, des coïts, des tortures, des baisers.certaines heures ange, certaines heures démon, ogre toujours.


Christiane Franquin/ artnet.ch

Plus d'infos sur Nico :
film : www.peintre-nico.fr
site : www.artnet.ch/nico


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